
Remorque ou Sacoches ?
Si il y a une question récurrente, capable de faire tourner la discussion au pugilat, c’est bien celle-ci ! Chacun y va de son petit conseil… le plus souvent sans voir eu l’opportunité de tester les deux solutions !!!
Et quand je dis que chacun y va de son petit conseil… pas plus tard que mardi dernier, en passant le Col des Montets (avec remorque…) un charmant Monsieur est venu me donner son avis sur « l’aberration » de trainer une remorque !?!?
Mais calmons les ardeurs et tentons de ne pas se faire tirer dessus à boulets rouges !!!
Je ne crois pas qu’il y ai de bonne ou de mauvaise solution !!!
Il y a juste VOTRE solution
Mais pourquoi en discuter alors !… Fin de l’article ? Ah non, moi aussi, j’veux y aller de mon p’tit conseil 🙂
Plus sérieusement, c’est un choix qui, à défaut d’être compliqué, demande une analyse de vos besoins, de votre façon de voyager, des contraintes techniques, etc…
Vous voyager au départ de chez vous ? Vous allez prendre l’avion ? Vous dormez en chambre d’hôte ou vous êtes en totale autonomie ? Vous êtes économe en matos, ou vous déménager à chaque périple ? Vous partez seul ou à deux ? Quelle est votre destination, au froid ou au soleil ?
Autant de questions qu’il va falloir mettre au clair !
Papier, crayon… vous avez 10 minutes 😉
- Les sacoches
D’un volume de +/- 50 litres pour l’arrière et d’environs 25 litres pour l’avant, il y a largement de quoi emporter l’indispensable, plus un ou deux extra.
Bien sur, selon que vous voyagiez en autonomie ou de gîte en gîte les contraintes ne sont, évidemment, pas les mêmes. Duvet et matelas étant passablement gourmands en volume.
Habituellement la tente trouve sa place dans un sac étanche en travers des sacoches arrières.
L’intérêt majeur des sacoches est la possibilité d’organiser son matériel. Les vêtements d’un côté, le ravitaillement de l’autre, etc… et de rendre tout ce petit matériel accessible rapidement. Je pense notamment aux petits encas pour éviter les fringales et aux vêtements de pluie.
Le dessus des sacoches peut également être utilisé pour fixer un petit panneaux solaire… indispensable pour le cyclo-voyageur 2.0 🙂
Mais les sacoches n’ont pas que des avantages.
Il est nécessaire de bien penser l’organisation des ces dernières, ainsi que la répartition des charges afin d’équilibrer au mieux le poids sur l’ensemble du vélo.
Trop de poids à l’arrière et la roue avant du vélo aura tendance à cabrer légèrement.
Par ailleurs, si votre vélo venait à tomber, durant le stationnement par exemple, l’effort pour le redresser serait non négligeable… d’ou l’intérêt d’investir dans une béquille solide et adaptée à votre monture.
- La remorque
La remorque présente un intérêt non négligeable… disposer d’un très gros volume et de pouvoir encore en rajouter (vraiment beaucoup) par dessus à l’aide de sandows (le meilleur ami du cyclo-voyageur) ou de sangles.
En revanche, c’est dans un gros volume que vous allez devoir « entasser » votre barda. Ainsi, retrouver la paire de chaussette au fond du sac relèvera parfois du casse-tête, voir de la crise de nerf 🙂
Il est donc conseiller de bien organiser vos affaires, à l’aide de poches filets par exemple.
La remorque permet en outre de mettre moins de poids sur le vélo et donc d’avoir une monture plus « légère ».
Parmi les effet pervers de la remorque, notons que tout le poids (remorque et son contenu) est transféré sur l’axe de la roue arrière, ce qui conduit à un allègement de la roue avant.
Effet très inconfortable, car en monté, le vélo à la fâcheuse tendance à cabrer à chaque coup de pédale, ce qui peut vous déséquilibrer. Il faudra donc se pencher davantage sur le guidon pour compenser le phénomène.
Et à la descente, le problème reste le même, la roue avant est moins en contact avec la route, ce qui rend l’adhérence moindre et donc les freinages et les trajectoires hasardeuses…
Très gros problème si vous aimez lâcher les freins en descente.
J’ai encore bien en mémoire le premier virage de la descente du Grand Saint-Bernard… le talus est pas passé bien loin !
Autre inconvénient la fonction « parking » d’une remorque (mono-roue à l’image des BoB)

Le vélo et la remorque vont se mettre en « portefeuille », ce qui est normal et assure une grande stabilité, mais l’effort pour remettre l’ensemble debout est conséquent… éreintant à la longue.
Il est donc fortement conseillé de mettre une bonne béquille double, un simple béquille latérale n’étant pas des plus adaptée.
Enfin, rouler avec une remorque demande un peu de technique et de vigilance.
Vous ne pourrez pas, ou difficilement vous mettre en danseuse par exemple. Le poids de la remorque induit une inertie importante dans le mouvement du vélo. Pour faire simple, quand vous balancez à droite, le vélo est encore en mouvement sur la gauche.
Il est également important de bien anticiper vos virages et les prévoir amples. Là encore, l’ensemble roulant à passablement d’inertie.
Les passage d’épingle ou de virage très court (portillon de piste cyclable par exemple) sont à prévoir.
Et dernier point… les marches arrières !
C’est c** à dire, mais ce n’est pas anodin de faire une marche arrière avec une remorque. D’autant que si vous vous louper, c’est vélo en portefeuille !!!
Respect aux conducteur PL.
- Remorque + sacoches
Si la remorque allège la roue avant, alors il faut la charger !!!
La sacoche de guidon n’accepte généralement que -/+ 7 kilos, ce qui n’est pas suffisant pour alourdir la direction.
Il est donc fortement conseillé de mettre une paire de sacoche sur la roue avant.
Vous y trouverez un triple avantages.
D’une part, vous compenser le poids de la remorque, ce qui va annuler le cabrage de la roue avant, vous apportant ainsi plus de confort à la montée.
D’autre part, vous optimiser le contrôle des trajectoires. La roue avant est bien plaquée au sol, vous permettant d’optimiser l’adhérence et d’augmenter la précisions de vos trajectoires en descente notamment et accessoirement des freinages.
Enfin, et non des moindres… vous avez à portez de main tout l’essentiel pour votre journée. Par exemple les provisions et les vêtements de pluie.

Ma préférence ?
Vous l’aurez certainement compris, je suis adepte de la remorque avec sacoches avant. Le poids de la remorque est, il est vrai, pénalisant… mais j’y trouve une organisation qui me convient parfaitement !
D’autant que je suis du genre à déménager quand je pars en rando vélo.
Pour mon prochain « gros » voyage, qui me conduira en Islande, pour une durée de 3 mois, je pars avec appareil photo, drone et Macbook pour alimenter le blog et tous les accessoires associés… autant dire pas mal de bordel.
Seul la remorque me permet une telle « fantaisie ».
Mon organisation est simple, tout le matos de bivouac est dans la remorque, avec mes vêtements de rechanges, plus le « petit » bordel non essentiel à la journée.
Sur le sac de la remorque, je fixe une poche à eau de 6 litres, de façon à pouvoir remplir ma gourde à tout moment, sans tout devoir démonter.
Mon trépied photo y trouve également sa place, ainsi que la pochette de mon drone.
En cours de journée, au fur et à mesure que je retire des couches de vêtements (polaire, jambe de pantalons convertible, etc…), je fixe ces derniers sur la remorque avec des sangles.
Les sacoches avant reçoivent tout mon stock de provision, ainsi que le matériel pour cuisiner. Ainsi, dès que j’ai une petite faim, je peut, sans avoir à démonter la remorque, accéder à ma popote et mes pates !
Une sacoche de guidon me permet d’avoir mon appareil photo et mon « action cam » à porté de main, en plus de mes papiers.
Enfin, un sac étanche de 10 litres est fixé sur le porte bagage arrière, il me permet d’y loger mon fauteuil Helinox Chair Zero, le rendant accessible très rapidement.
Le volume restant servant à stocker mon panneaux solaire Xtorm Booster 21 et ma batterie nomade Xtorm Voyager en cas de pluie.