I’ve got the Power… or not !

I’ve got the Power… or not !

15 septembre 2022 0 Par StephOnABike

Le point faible de l’homme 2.0… ou peut-être 3.0 est son besoin énergétique croissant !

Non… il ne sera pas question de « Mal Bouffe » dans cet article.

Appareil photo, téléphone portable, tablette, GPS, montre connectée, e-sucette à cancer… la liste est longue. Les besoins chaque jour croissant en électricité posent un vrai problème tant au quotidien, que pour celles et ceux qui randonnent en pleine nature.

Avoir un smartphone déchargé peut vite tourner à l’apocalypse !
Si pour certains ne plus accéder aux réseaux sociaux est l’assurance d’une profonde dépression, pour d’autres c’est l’absence de logiciel de navigation, tel Iphigénie, qui peut conduire à la catastrophe.

Heureusement, il existe des solutions pour éviter la panne de batterie, mais avant de se lancer tête baissée, il faut réfléchir à ses besoins et évaluer les contraintes. Tant celles liées à l’environnement, que celles que vous pouvez accepter.

Les questions qu’il faudrait se poser

  • Quel(s) appareil(s) vais-je devoir recharger ?
  • Quelles sont les contraintes de charge de mes appareils ?
  • Quelle va être mon utilisation ?
  • Quelle est ma destination et comment j’y vais ?

– Mes appareils

C’est peut-être une évidence, mais un smartphone n’a pas la même capacité de batterie qu’une montre connectée et encore moins qu’un ordinateur portable.
La capacité de la batterie de votre appareil est la première information à chercher, car il va définir les besoins énergétiques.


Par exemple, une batterie Nikon EN-EL15a à une capacité de 1900 mAh, un smartphone Crosscall Core-X5 embarque une batterie de 4940 mAh, alors qu’un Macbook Air est alimenté par une batterie de 7700 mAh.


– Les contraintes liées à la charge de mon appareil ?

Question essentielle !!! Mais à laquelle peu de personne pense.

Si aujourd’hui, la majorité d’appareils se rechargent en USB, il existe encore des appareils qui ne se recharge QUE sur prise AC 220V (prise murale).

La recharge d’un appareil USB ne pose « à priori » pas de problème. On trouve des ports USB en « libre service » un peu partout désormais. En revanche, trouver une prise AC 220V est moins évident.

Concernant la recharge USB, certains appareils ont besoin d’une charge puissante et nécessite un port PD (Power Delivery) et c’est là que ça peut se compliquer.

– Mon utilisation

Cela va sembler encore être une évidence, mais selon l’utilisation de l’appareil, la consommation et donc l’autonomie, va varier du simple au … !

Un smartphone basculé en mode avion et utilisé de manière sporadique aura une autonomie plus importante qu’un smartphone utilisé toute la journée pour publier sur Insta. De même laisser la fonction BT ou WiFi activée sur un appareil photo (disposant de ces fonctions) va forcément pomper de l’énergie. Laisser l’écran d’un GPS allumé en permanence impact inévitablement l’autonomie.

Le meilleur moyen d’optimiser l’autonomie d’une batterie est de ne pas pas consommer d’énergie.

– Quels sont mes besoins et comment est organisé mon voyage ?

La solution à envisager ne sera pas la même que l’on fasse une excursion urbaine à la journée ou un voyage en autonomie sur plusieurs semaines.

De même est-ce que je me déplace de chambre d’hôte en chambre d’hôte ou est-ce que je pars avec la tente sur le dos pour dormir en pleine nature chaque nuit ?
Il est plus difficile de dénicher un port USB sous un sapin que dans une chambre en Airbnb.

La destination impactera également mes capacités de recharge. Ainsi un voyage en Espagne m’offrira davantage de facilité de recharge qu’un trek au fin fond de la jungle tropicale. De même qu’un camp de base à 5000 mètres d’altitude dans les Andes offrira moins d’accès à l’électricité qu’une nuit en camping à Palavas-les-Flots !

Les solutions principales

Powerbank ou Batterie nomade

C’est la première solution qui vient à l’esprit !

La powerbank ou batterie nomade est effectivement la plus courante et la plus pratique. Il s’agit d’une « grosse pile » qui fait office de réserve d’électricité. Elle offre l’avantage d’être facilement transportable, peu encombrante et légère (pas toujours…). Equipé d’un ou plusieurs ports USB, elles sont d’un usage extrêmement simple, il suffit de brancher un câble compatible pour que la charge démarre.

Les powerbanks offrent aujourd’hui des capacités et des performances variables d’un modèle à un autre. Ainsi, il est possible de trouver des batteries nomades offrant des capacités de 26 000 mAh, voir plus.

Côté connectiques, les batteries nomades sont équipées, à minima, d’un ou plusieurs ports USB-A et pour les plus récentes de ports USB-C, qui tend à devenir la norme.


L’USB-C tend à devenir la norme car il offre un débit électrique pouvant atteindre 100w, voir plus. Par ailleurs, il permet un transfert de données (audio, vidéo, data) allant jusqu’a 1.2Go/s (contre 60Mo/s pour l’USB 2). Enfin, il est dit réversible, c’est à dire que sa connectique symétrique n’a pas de sens.


Profitant de l’USB de type C, certaines powerbanks sont désormais capable de proposer de l’USB-C PD (pour Power Delivery). Ainsi certaines batteries nomades offrent des puissances de sortie de 100w et plus, permettant ainsi la recharge d’appareil puissant, tel un ordinateur portable ou un drone.


A titre d’exemple, un Macbook Air de 2014 nécessite une alimentation de 45w pour se recharger. La station de recharge DJI du mini 3 pro requière 18w.


C’est là que l’interrogation concernant l’appareil que je vais recharger prend tout son sens.
Acheter une batterie nomade équipé d’un port USB-A délivrant 2A ne permettra jamais d’alimenter les dock de charge DJI
De même une batterie nomade d’une capacité de 5 000 mAh est totalement inadaptée à la recharge d’un ordinateur portable.

Il faudra donc veiller à trouver la batterie nomade adaptée à vos besoins énergétique, tant en terme de capacité que de puissance.

Le revers de la médaille sera l’encombrement et le poids. Une batterie de 5 000 mAh pèse environ 150 grammes, alors qu’en batterie de 20 000 mAh avec sortie AC 220 V pèse quant à elle 700 grammes.

Panneau solaire

De plus ne plus de personne se tournent les panneaux solaires nomade, voyant dans cet accessoire la solution à tous les maux ! Quant est-il réellement ?

Le principe du panneaux solaire est simple, il s’agit d’un support rigide sur lequel des cellules photovoltaïques sont fixées. Ces cellules réagissent à la lumière en produisant de l’électricité, qui sera mise à disposition de l’utilisateur via un port USB (le plus souvent).

Disponible en plusieurs formats, offrant différents niveaux de puissance le panneaux solaire est une solution alternative très intéressante pour prétendre à l’autonomie énergétique.

La mise en oeuvre de cette solution est des plus simple… exposer le panneau solaire au soleil et vous aurez de l’électricité !

Mais c’est là que le point faible du panneau solaire apparait… le Soleil !

Pas de soleil… pas d’électricité

Même si aujourd’hui les performances des cellules offrent des rendements intéressants par faible luminosité, il n’en reste pas moins qu’un panneaux solaire doit être correctement exposé au soleil pour avoir un rendement optimum.

Ainsi une orientation géographique plein sud (en étant dans l’hémisphère nord) est optimum. De même une inclinaison entre 30 et 35° permet d’optimiser le rendement des cellules photovoltaïques.

Autant cette orientation est facile à obtenir et à conserver pour une installation fixe, sur un toit par exemple. Autant l’orientation est plus qu’aléatoire lors d’une utilisation nomade. Dans le cas d’une installation sur un sac à dos, ce dernier ne sera jamais orienté plein sud toute la journée.

L’inclinaison sera tout aussi aléatoire. Installé sur des sacoches de vélo le panneau sera à l’horizontal et vertical si il est fixé sur l’arrière d’un sac à dos.

Il est dès lors évident que si le panneau solaire est une solution alternative très intéressante pour une utilisation nomade, le rendement est plus qu’aléatoire et soumit à de trop nombreuses contraintes.

Considéré que les performances indiquées par les fabricants sont calculées en exposition optimale, ce qui ne sera donc jamais possible sur le terrain. Donc je vous recommande de diviser par (au minimum) deux ces informations pour obtenir des valeurs réalistes.


Sur 10 jours de voyage à vélo sur le Route des Grandes Alpes en 2014, je n’ai eu que une journée de soleil. Le reste du temps était nuageux, pluvieux ou neigeux… autant dire que mon panneaux solaire n’a pas été d’une grande utilité !


Au delà de toutes considération techniques, un panneau solaire n’est qu’un « producteur » d’énergie, ni plus ni moins. D’une manière générale, un panneau solaire NE STOCK PAS l’électricité (certes il existe des panneaux solaire avec batterie intégrée), si vous ne lui branchez aucun appareil au « cul », il ne servira à rien.

Si il est toujours possible de recharger en « temps réel » son smartphone, cette solution est à proscrire.

Pourquoi ? Pour garantie la survie de votre smartphone…

Il est nécessaire d’orienter et d’incliner un panneau solaire de manière précise pour optimiser le rendement, ça nous l’avons vu ! Mais ce n’est pas tout… Il lui faut aussi du soleil… quelle Lapalissade !

Or, au cour de la journée (sauf été 2022), il y a toujours ce petit truc blanc qui se forme dans le ciel et que l’on appelle « nuage ». Cette petite formation de condensation à la fâcheuse tendance à réduire de manière ponctuelle le rendement d’un panneau solaire, tout comme passer sous la végétation, en forêt par exemple.

Dans une configuration nomade, on alterne en permanence soleil / ombre, avec qui plus est des variations d’orientation. Dans ce contexte, un panneau solaire n’est pas en mesure de produire de l’électricité de manière constante et linéaire. Le rendement énergétique ressemblera davantage à une ligne sinusoïdale, avec des pics et des creux de production.

Or un smartphone, notamment, nécessite une charge constante, linéaire. Une répétition de mise en charge/arrêt de charge risque bien, à terme, d’avoir un effet néfaste sur la pérennité de votre précieux et couteux compagnon.

Une batterie nomade quant à elle est beaucoup plus résistante… pour ne pas dire qu’elle a été conçu pour… à ces variations d’intensité. Elle prend ce qu’il y a prendre ! Mais délivre en revanche, une puissance constante et linéaire.

Donc… la solution ?

Un mixe des deux…

A mon avis, et celui-ci n’engage que moi, si vous recherchez vraiment une solution nomade pour un périple de longue durée ou dans une configuration éloignée de toute civilisation, vous n’aurez d’autre solution que de faire un mixe powerbank + panneau solaire.

Certes le poids s’en trouvera augmenté d’autant mais vous pourrez tendre vers l’autonomie énergétique.

Par ailleurs, le fait d’emmagasiner de l’électricité dans une powerbank vous permettra, le jour ou il n’y a pas de soleil, de pouvoir quand même recharger vos appareils électroniques.

Un mixe des deux… mais attention !!!

Il existe des solutions de batteries nomades intégrant des panneaux solaires. Si cette solution peux sembler être l’alternative ultime attention toutefois aux désillusions !


!!! A ne pas confondre avec un panneau solaire avec batterie intégré !!!
L’une est une batterie équipé d’un petit panneau solaire, l’autre est un panneau solaire auquel est intégré une batterie.
La différence est de taille… celle de la surface solaire… anecdotique pour l’un, plus imposant et efficace pour l’autre.


En effet, les panneaux solaires intégrés sur ce type de batteries sont de taille plus que réduites, quelques centimètres carrés tout au plus. La production d’électricité, sans être anecdotique, est très limitée.
Ainsi, il ne faut pas considérer ce type de batterie solaire comme une solution de recharge solaire, mais comme un complément solaire.

C’est à dire que ce « micro » panneau solaire va permettre de prolonger l’autonomie de la batterie, mais en aucun cas assurer une solution de recharge efficace.
En prenant pour exemple une batterie solaire de 10 000 mAh et en considérant que cette dernière est vide, il faudrait pas moins de 7 jours d’ensoleillement « optimum » pour la recharger.

Il s’agit donc d’une solution très intéressante pour des randonnées de courte durée, avec peu de besoin énergétique. En revanche, pour du trek de longue durée, ou avec un besoin énergétique conséquent, il faut mieux privilégier un vrai panneau solaire externe.

Les solutions alternatives…

Pour les cyclo-voyageurs il y a la solution de la dynamo et notamment son intégration dans le moyeu.
Cette solution a, historiquement, vocation à, alimenter les éclairages du vélo. Avec l’avènement de la LED, il est possible aujourd’hui d’obtenir un rendement excellent, même à vitesse réduite (10 à 15 km/h).

Avec l’évolution de cette technologie, il est aujourd’hui possible de recharger du petit matériel tel que téléphone, GPS, GoPro et bien entendu recharger une powerbank.

Cette solution présente quelques limites que je vous propose de découvrir dans un post dédié au moyeu dynamo.


Je fais volontairement l’impasse sur les chargeur dynamo manuel… production électrique trop anecdotique pour être prise au sérieux.


Les campeurs pourront eux s’orienter vers le réchaud à bois Campstove de chez Biolite.
Un concept assez extraordinaire et plutôt efficace qui consiste en la récupération et la transformation de la chaleur générée par le réchaud pour la convertir en électricité. Ce réchaud est équipé d’un port USB qui permettra de recharger votre smartphone.
La limite est évidente… ne permet de produire de l’électricité que quand le réchaud fonctionne. Quelques minutes par jour donc.


Lors d’un bivouac à proximité d’une rivière, il existe des minicentrales hydro-électrique.
Il s’agit d’une mini turbine est à placer directement dans une rivière, qui par son courant fera tourner l’hélice, générant ainsi de l’électricité. La solution est très intéressante, il est toutefois nécessaire d’avoir un cours d’eau à portée de main et un peu de temps devant soi. A privilégier la nuit, pendant un bivouac.


Enfin, j’ai vu passer sur le net un projet d’éolienne portative, réalisée par une designer Suisse. La Micro Wind Turbine consiste en une éolienne dépliable. Les « pales » en tissu, entraine un alternateur qui va générer de l’électricité. Le rendement annoncé est de 5w à 18 km/h, ce qui est plutôt bon.
Le concept est génial, mais il semblerait que celui-ci soit resté à l’état de prototype 🙁


Dans tous les cas, la présence d’une powerbank est fortement conseillé pour emmagasiner l’énergie produite afin de pouvoir l’utiliser dès que nécessaire… la nuit ou un jour de pluie !

Bref… Vive l’homme moderne !